(Sur)vivre de la musique : Présentation de Gaëlle Buswel

Chez Confliktarts, on aime les musiciens autoproduits qui ont la patate et plein de bons tips pour réussir leur projet musical.

On a échangé cette semaine avec Gaëlle Buswel.

Avec son groupe de musiciens 100% indépendant et auto-produit, elle nous a raconté comment elle développe depuis 8 ans son projet musical. Avec de nombreux concerts partout dans le monde et des fans hyper mobilisés, elle en est à son 3ème album, financé entièrement par le crowdfunding.

Bonne lecture !

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Gaëlle Buswel, peux-tu décrire ton projet musical en quelques lignes ?

Mon projet musical, c'est :

  • un mélange de blues rock, folk rock avec une touche 70's
  • plus de 500 concerts avec ce projet, des concerts en Europe, Amérique du Nord et Japon
  • 3 albums de sortis et un 4ème en préparation
Nous avons ainsi eu la chance d'ouvrir pour la tournée de Jonny Lang, pour Beth Hart, Vintage Trouble ou encore Ringo Starr à l'Olympia. D'ailleurs, une belle tournée d'été est en préparation.
Nous essayons de défendre un style musical. Pas forcément évident en France, mais on le fait avec nos tripes et on le partage au public sans vendre notre âme au diable :) Nous sommes énormément soutenus par nos fans, sans qui nous ne serions pas où nous en sommes aujourd'hui.

Qu’est-ce que ça veut dire pour toi “être en auto-production” ?

Etre en auto-production, c’est avant tout décider de ses propres choix artistiques, de défendre des valeurs musicales et de les partager.

C’est aussi un travail sans relâche : on retrousse ses manches et on enfile toutes les casquettes d’une entreprise musicale. Ca va de la création à la sortie d’un album dans les bacs en passant par les concerts sur scène.

Donc : on développe, on produit, on communique, on organise... Au final, c'est un véritable parcours du combattant, mais être indé nous permet de représenter de vraies valeurs : celles de l’échange et du partage ! Nous créons, jouons et partageons la musique que nous avons envie de défendre sans artifice.  

Aujourd'hui, j'avance grâce :

A mes fans !

Nous avons un soutien majestueux de la part de tous nos fans. Ils nous ont aidé à produire 3 albums par crowdfunding, dont le prochain album qui sortira en 2020.

Ils nous ont tellement soutenus que nous allons enregistrer les bonus de l'album à Londres dans les studios d'Abbey Road où les Beatles ont enregistré.

Pour notre dernière campagne de crowdfunding, nous avions un objectif de 18 000 euros. Nous avons atteint 37 000 euros ! Je suis très proche de mes fans. Ils soutiennent un projet indé où il n'est pas écrit "Vu à la télé". 

La plupart du temp, ce sont eux qui parlent de nous auprès des programmateurs. Ils partageant aussi beaucoup ce que nous faisons à travers les réseaux sociaux... C'est incroyable comme ils se mobilisent pour nous. C'est précieux de voir que notre musique leur parle avec autant de force.

A une équipe de musiciens fidèles !

Gaëlle Buswel en concert avec ses musiciens

Je travaille avec une équipe musicale fidèle depuis des années. Cela fait 9 ans que je collabore avec mon super guitariste Michaal Benjelloun et plus de 6 ans avec Steve Belmonte à la batterie et plus récemment JB Pétri à la basse.

C'est une force que de rencontrer les bonnes personnes qui soutiennent un projet indé. Ils ont cette passion musicale et cette énergie foudroyante sur scène.

C'est notre volonté qui fait aussi que les choses avancent. 

On va tous dans la même direction, on travaille dur, un moral en béton, on se soutien, on fait de nombreux sacrifices tous ensemble pour le bien de ce projet et pour le porter au plus haut.

Il y a un esprit très familial et un climat de grande confiance envers les uns et les autres. Depuis peu quelques professionnels nous rejoignent dans l'aventure (une manageuse, un tourneur et peut-être un label) tout en continuant de respecter notre côté indé.

Direction artistique : peux-tu nous présenter ton projet en 1 image ?

Et en 3 influences musicales ?

C'est du Gaelle Buswel à 100% alors soyez curieux et allez découvrir par vous même. Mais pour donner quelques exemple, je prends mes inspirations dans des artistes comme Joe Cocker, Jannis Joplin ou encore Jonny Lang.

Comment as-tu trouvé ton nom de scène ?

C'est mon nom, tout simplement. 

Je n'ai jamais cherché trop loin. Je voulais quelque chose qui sonne ango-saxon en référence à mes influences musicales et à mes origines irlandaises (mon arrière-grand-mère). Il y avait déjà une sonorité dans mon nom.

Combien de dates de concert as-tu fait sur les 12 derniers mois ? Quelle est ta stratégie pour trouver des dates ?

Beaucoup, beaucoup et de sublimes : 1ère partie à l'Olympia, Palais des Congrès, Trianon, etc. Sur les 12 derniers mois, nous avons joué environ 40/50 dates.

Nous avons eu la chance d'accompagner des artistes de renom en 1ère partie et de remporter de nombreux prix dans le milieu du blues. Des festivals comme Cognac Blues Passions et Cahors Blues Festival nous ont fait confiance et cela nous a ouvert beaucoup de porte.

Mais au début, en 2011, il a fallu faire un travail de fourmi en démarchage pour contacter des festivals et salles de concert qui pouvaient correspondre à notre registre. On a énormément joué pour se faire remarquer et ne pas attendre que le téléphone sonne tout seul.

Maintenant, on se répartit le booking entre 3 personnes. Je continue toujours de mettre la main à la patte et m'occupe d'une partie des dates. Un gros tourneurs nous donner également un accès à des 1ère parties. Enfin, n commence à travailler avec un booker indé pour simplement déléguer progressivement ce travail.

Vends-tu du merch à la fin de tes concerts ou en ligne ?

J'ai un site web, qui est à la fois un site de présentation et un shop. Une nouvelle version va sortir le 9 mai, plus actuelle et pratique pour les mobiles. Ma boutique en ligne représente environ 20% de mes ventes de merch et les commandes viennnent surtout de l'étranger. La dernière commande est venue de Pensylvanie.

Du coup, je vends 80% de mon merch à la fin des concerts. On a une grande table de merch avec des t-shirts, affiches, vinyles, CD, DVD, mugs, badges, médiators et des tote bags.

Les médiators marchent super bien, mais heureusement les CD c'est toujours ce qui part le plus !

Les t-shirts marchent aussi, mais il faut être bien carré sur les stocks. Par contre, pour les mugs, on avait une demande mais finalement on ne les écoule pas facilement.

NDLR : 11 conseils pour vendre plus de merch en concert

Ton merch te rapporte-t-il des revenus et comment utilises-tu ces revenus ?

Oui. 100% des revenus du merch sont réinjectés dans le projet. Principalement pour la production des albums et les salaires des musiciens. Tout le monde est déclaré quoiqu’il arrive.

Pour conclure, quels seraient les 3 conseils les plus importants qu'un jeune groupe auto-produit devrait garder en tête pour émerger / rester autonome / vivre de sa musique ?

  • Ne jamais oublier pourquoi vous avez commencé et choisi ce métier. C'est ce qui vous donnera toujours la force d'avancer ou de vous relever dans les moments de doutes
  • Volonté + Détermination + Organisation
  • Trouver les moyens de faire exister sa musique soi-même. Soyez curieux de prendre les choses en main et de les développer. 

Merci de nous avoir partagé ton expérience ! Et avant de nous quitter, quelles sont tes prochaines actus ?

La semaine prochaine, nous allons annoncer sur les réseaux sociaux notre prochaine tournée estivale avec des concerts en Tunisie, Estonie, Lituanie, Suisse et bien sûr partout en France. Mais nous pouvons déjà annoncer 2 belles dates avec ZZ Top au Zenith de Nancy le 8 juillet et au Printemps de Perouges à Lyon.

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Toi aussi tu veux partager ton expérience et donner un peu d'inspiration à nos lecteurs ? Rempli ce questionnnaire et on te recontacte pour publier ton interview : https://goo.gl/forms/kUH4n4Tj2Byz9dV42 !

Ecrit par | Propos recueillis par Marie Menini

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