CONFLIKTARTS INVESTIT DANS SON PROPRE ATELIER DE SERIGRAPHIE
"Le fait que Confliktarts investisse va nous permettre d’acheter de nouvelles machines numériques plus efficaces et avec un meilleur rendu final"
Si l'on a choisi d'interviewer de grands spécialistes de la sérigraphie textile, c'est avant tout parce que cela devient une des ressources financières les plus importantes pour les groupes indépendants, mais aussi parce qu'à travers Brocéliande Sérigraphie, c'est désormais un peu nous qu'on interroge aussi. En effet, après de nombreuses années de collaboration auréolées de succès, ConfliktArts et "Brocé" s'associent aujourd'hui plus officiellement, afin que vous puissiez accéder à une qualité et une réactivité toujours plus exemplaire. Présentation d'un métier mécconnu, grâce à Jean-Philippe, pour qui sérigraphier des Tshirts est au moins aussi excitant que pour vous de répéter au local.
Alors Brocéliande Sérigraphie c'est qui ? C'est quoi ?
En quoi consiste la sérigraphie ?
La sérigraphie repose sur le principe du pochoir : l'encre passe à travers les mailles ajourées d’un écran/cadre et se dépose sur le support pour former le motif à imprimer.
L'écran, à l’origine en soie, est aujourd’hui fait en toile synthétique ou métallique aux mailles plus ou moins fines.
Il est tendu sur un cadre rigide et positionné au-dessus du support à imprimer.
Sa surface est rendue poreuse aux endroits à imprimer grâce à une technique d’insolation.
L'encre est ensuite appliquée sur toute sa surface à l'aide d'une racle : elle passe au travers et se dépose selon le tracé désiré.
L’opération est répétée autant de fois qu’il y a de couleurs dans le motif à imprimer.
On parle d'ailleurs de sérigraphie, mais vous proposez plusieurs autres techniques de personnalisation comme le transfert ou même la broderie, quelles sont les spécificités de chacune de ces techniques ?
Nous proposons à nos clients diverses techniques de marquage telles que la broderie, le transfert, ou le numérique. Pour la broderie, nous pouvons broder de 1 à 12 couleurs de fils (maximum) sur la même broderie.
Le transfert quant à lui consiste en l’impression du logo ou texte sur un support papier posé à chaud sur le textile au moyen d’une presse professionnelle.
On obtient un rendu similaire à celui de la personnalisation par sérigraphie. Mais contrairement à la sérigraphie, le transfert permet de représenter des images plus complexes. Cette technique permet de poser votre logo sur des vestes, pantalons, sweats et tee-shirts dans une même commande. Il est également possible d’imprimer une série de transferts supplémentaires pour une commande ultérieure.
Le transfert sérigraphique est une technique conseillée pour le marquage de tous types de vêtements ou lors de panachage de différents types de tissus.
Il ne convient pas aux vêtements dont le tissu est en nylon, polaire, maille et lainage.
Quant au numérique, les demandes sont de plus en plus importantes compte tenu de l’amélioration du process. L'impression numérique directe est un mode d'impression par jet d'encre directement dans la fibre, loin de la feuille de transfert que nous connaissons tous.
L'impression numérique digitale permet un marquage en quadri des images, des photos, textes. Tous vos marquage deviennent donc possible à partir de très petites quantité sur du textile clair ou foncé.
Vous êtes même capable de faire des sérigraphies d'affiche à l'atelier ?
Oui, aucun souci pour réaliser des affiches sérigraphiées. Elles sont généralement produites en édition limitées et numérotées – Nous utilisons du papier 320g.
Selon vous, qu'est ce qui fait la qualité et le savoir-faire principal de "Brocé" ?
On a toujours l’envie de progresser. Le fait de pouvoir échanger avec des sérigraphes US à travers plusieurs Forum nous permet de nous améliorer constamment. Il est important de suivre aussi les évolutions du métier. Il ne faut pas avoir peur de changer de marques d’encres par exemple afin d’augmenter encore les critères qualité. Le travail en amont (préparation des fichiers/création des calques) est aussi une étape primordiale – une bonne préparation garantit déjà 80% du résultat. On travaille aussi avec des cadres de sérigraphie à forte tension afin que l’encre ne pénètre pas dans le tissu mais simplement l’effleure pour déposer simplement l’encre sur le textile et avoir un meilleur rendu.
Peut-on tout sérigraphier ? Y a-t-il des contraintes techniques ?
Logiquement, il est possible de marquer à peu près tout. Suivant les contraintes du support utilisé, la technique sera différente – Mais pour des supports avec un accès limité type casquettes / vestes doublées, on privilégiera le transfert.
Que conseilleriez-vous aux groupes indés qui s'apprêtent à lancer une sérigraphie textile ?
Les T-shirts qui se vendent le mieux sont avec des visuels simples 1-2 couleurs maxi type Impression blanche sur T-shirts Noir. Le fait de proposer aussi des débardeurs/sweats/.sacs fonctionne assez bien. Il existe maintenant des marques de textiles en coton Bio de super qualité avec des prix plus que raisonnables et des coupes vraiment sympa - ça cartonne de plus en plus.
Justement, on vous connait particulièrement attachés au respect de l'environnement, par quoi se traduisent ces valeurs écologiques dans votre travail quotidien ?
Nous restons dans une démarche Eco-responsable. Nous utilisons des encres certifiées 'OEKO-TEX’ et maintenant on utilise de plus en plus d’encres à l’eau – La prochaine étape est la certification GOTS – Recyclage des boues/ encres sans PVC/Sans phtalates, Récupération des eaux souillées … Nous travaillons avec beaucoup de marques Bio et cette certification nous permettra de nous ouvrir de nouveaux marchés.
ConfliktArts s'allie aujourd'hui à Brocéliande, mais investit également dans votre société, cela veut dire que ces deux équipes de passionnés vont fusionner et travailler ensemble tous les jours ?
C’est ça, nous apportons notre savoir-faire en termes d’impressions et confliktarts nous apporte leur expérience en terme de marketing/ développement WEB. La réactivité des livraisons sera d’autant plus efficace. Ce qui est difficile en ce moment en France c’est de trouver des fonds/prêts pour investir et se développer. Le fait que Confliktarts investisse dans le capital va nous permettre d’acheter de nouvelles machines numériques plus efficaces et avec un meilleur rendu final.
Vous êtes situés au cœur de la Bretagne, est-ce une option stratégique, un choix de cœur ?
Plutôt un choix de cœur. De plus, la Bretagne bouge pas mal en termes de festivals/soirées concerts… Au moins, on est au cœur des événements.
Qu'y a-t-il de plus gratifiant et de plus difficile selon vous à travers ce métier de sérigraphe ?
Le plus difficile est de garder un certain niveau de qualité. Tous les textiles n’ont pas la même réaction avec les encres. Des marques sont plus rêches que d’autres, d’autres peluchent plus – Après ce qui est important c’est de bien cerner ce que veut le client - Il peut y avoir aussi des surprises suivant les lots de T-shirts – Tous les T-shirts ne sont pas forcément teints avec les mêmes bains et donc on peut avoir un rendu complètement différents en utilisant une même encre et les même paramètres de sérigraphie. Le plus difficile est de bien réagir et s’adapter.
Sinon, le plus gratifiant c’est de ne plus faire les magasins pour s’acheter des fringues !!! Le fait de travailler aussi avec des graphistes qui te sortent des illustrations de folie – c’est trop tripant de ressortir ça sur textile et quand le graphiste est super content du résultat – on est encore plus fier !!
C'est quoi la différence entre un bon et un mauvais sérigraphe ?
Je ne sais pas – c’est au client de nous le dire. Il faut savoir évoluer et ne pas rester sur des techniques de sérigraphie un peu anciennes. On peut toujours de progresser – Comme je vous l’ai déjà dit, on est en contact régulièrement avec des sérigraphes américains où la sérigraphie, là-bas est une vrai institution.
J'imagine qu'on travaille en musique souvent à l'atelier, on ne déroge donc pas à la règle : quels sont vos derniers coups de cœur musicaux live et album ?
Dernier coup cœur – on en a beaucoup – C’est clair que l’on écoute beaucoup plus d’artistes à travers les différentes commandes. Ah si, j’en ai un : Mainstream One !