LE MUSICIEN ET LA SAINT-VALENTIN

Ou est ce que sucer un autre groupe c'est tromper ?

 

Chaque année à pareille époque, les panneaux publicitaires se parent de messages romantiques, les ondes incitent aux preuves d'amour, Jean-Pierre Pernault sert son éternel reportage sur le savoir-faire français dans la culture des roses dans le Var depuis le moyen-âge, bref ça pue la Saint-Valentin. Pour les musiciens, cet événement revêt un caractère particulier, suivant la situation maritale dans laquelle se trouve son groupe, ainsi que vis à vis de celle/celui dont on partage la vie. Décryptage et conseils pour passer cette journée sans encombre.

 

 

 

Note de la rédaction : puisque je suis de confession masculine et d'obédience hétérosexuelle non dissimulée, cet article évoque les cas d'une prétendue compagne, cela dit nous ne pouvons que vous enjoindre à en adapter les genres et orientations sexuelles à votre convenance.

 

 

 

Donc j'ai bien compté les doigts de ma main droite, et il y en a cinq, soit exactement le nombre de cas de figure qui peuvent se présenter à vous, passionnés de sons en tous genres, le jour dit « des amoureux ».

 

 

CAS N°1 : votre copine joue dans le même groupe que vous
Aïe, compliqué... Vous, vous avez décidé de défier les lois de la musique en imaginant qu'on peut avoir une vie sentimentale équilibrée tout en partageant scène, local et lit avec votre moitié, or vous vous fourrez la baguette dans l'oeil jusqu'à l'olive. On a sûrement déjà du vous évoquer la théorie scientifique du « no zob in job », qui tend à prouver que malgré toute l'attirance qu'on éprouve pour elle, on se fera un devoir de ne jamais avoir de relation avec sa plantureuse collègue de bureau, ou avec sa merveilleuse prof de 5ème B. Et les lois du son n'échappent pas à cette règle de base... A l'image de Kim Gordon et Thurston Moore de Sonic Youth, vous savez bien au fond de vous que les histoires d'amour, même les plus mythiques, finissent mal en général (spéciale dédicace à Cathy Ringer). Cela dit, au moins vous savez déjà si vous êtes en concert / résidence / répétition / voyage / day off / vacances le jour de la Saint-Valentin, ce qui vous laisse l'opportunité de tâter le terrain en tout discrétion et de savoir si elle est sensible ou non à ces démonstrations de sentiments obligés qui s'affichent dans le calendrier.

 

Le truc pour que ça se passe bien : qu'elle vibre pour cette fête de l'Amour ou qu'elle s'en tamponne comme de sa première Barbie Punk (c), dégotez-lui au moins une petite surprise, même un truc de rien du tout, un kit de peinture sur soie de tournée ou l'encadrement d'une photo de votre premier gig ensemble. Vous n'avez peut-être pas l'aura de Georgia Hubley et Ira Kaplan ni d'Amadou et Mariam dans l'histoire de la musique, mais c'est votre romance à vous et ça claque déjà pas mal. 

 

Votre morceau :  Parce que les beaux rêves sont faits de ça.

 

 


CAS N°2 : votre copine joue dans un autre groupe que vous
Autant dire que vous ne faites pas les choses simples. Vous êtes peut-être même adepte du clash à la sauce hip hop,  sous la couette avec votre donzelle, arguant du succès de votre groupe par rapport au sien ou a contrario, jalousant les sommets sur lesquels surfe le crew de votre chérie. En plus de ça, tels des Jay-Z & Beyonce de l'indé,  s'ajoute la complexité de faire se coïncider vos agendas dantesques, arrachage de cheveux auquel vous êtes habitués quotidiennement mais qui prend à l'occasion de cette date si symbolique, un tour désagréable.

 

Le truc pour que ça se passe bien : organisez un plateau commun réunissant les deux groupes en concerts le 14 au soir. Vous verrez une bonne fois pour toute quel groupe a le plus de succès. Mesurez l'applaudimètre et comparez les ventes de merch, on verra bien de qui ce sera vraiment la fête !

 

Votre morceau :  pour eux ça a l'air de se passer plutôt tranquille, même un peu bourrés.. 

 

 

 

CAS N°3 : votre copine ne fait pas de musique mais est votre première fan
Ca c'est vraiment bien pour vous, vous en avez de la chance. Maaaaaais attention !! Pas d'emballement non plus jeune Apollon des locaux de répétition, c'est peut-être ce jour là justement que la jolie médaille pourrait exp(l)oser son revers le plus cruel à votre face de Pete Doherty de PMU. Est-elle fan au point de comprendre que le 14 vous avez un concert à Vesoul au beau milieu d'une tournée « Franche-Comté  » qui vous éloigne d'elle pendant trois semaines, et ce pour la troisième année consécutive ?? Ou vous colle-t-elle une pression monstre pour qu'enfin elle ait ue réponse positive à la lancinante question : « Dis, cette année on fait un truc ensemble d'accord ? »

 

Le truc pour que ça se passe bien : payez-lui un A/R en Haute-Saône avec un pack super lover : accès backstage, dédicace de morceau, balançage de roses depuis la scène et croûte aux morilles à volonté (quoi ? C'est une spécialité franc-comtoise...).

 

Votre morceau :  tant qu'à faire, si elle a voulu voir Vezoul...

 

 

 

CAS N°4 : votre copine ne fait pas de musique et en a marre que vous en fassiez
Oulalalalaaaah, dur... Nan, vraiment. Le truc de composer entre l'amour et la passion ça n'a jamais marché très longtemps, autant vous le dire tout de suite. Sans doute qu'au début elle a trouvé ça cool, parce que bon le côté « artiste » ça donne un petit truc sexy à la rencontre, mais à mesure que la relation s'avance le débat s'enlise, et la pâmoison laisse peu à peu la place aux reproches : Trop de temps, trop de répèts, trop d'absence du domicile conjugal, et trop de présence de votre groupe qui semble prendre plus de place que Valentin dans votre grand lit les soirs de 14 février. Ultrarelou.

 

Le truc pour que ça se passe bien : changez de copine.

 

Votre morceau : De manière un peu clash, mais la question est posée. 

 

 


CAS N°5 : vous n'avez pas de copine

Yeah ! Ben voilà au mons quelqu'un qui a tout compris !! Plutôt que le slogan naïf baba cool cher à vos parents anciens crapoteurs de ganja, vous adoptez celui beaucoup plus rock'n'roll du : « faites du son, pas l'amour » ! Et tant mieux pour vous parce que vous êtes bien loin de toutes ces préoccupations sentimentalo-commerciales. Vous le 14, vous serez bien peinards devant un bon DVD des « Meilleurs solos de guitare du moyen-âge à nos jours », ou à faire du son toute la nuit avec vos potes tous aussi célibs et contents de l'être. Et qui sait si après le concert de ce soir, votre mojo du moment ne vous fera pas croiser la route d'une déesse qui vous fera intégrer l'une des catégories ci-dessus l'année prochaine ?
Si c'est le cas réfléchissez-y à deux fois, on vous aura prévenu.

 

Le truc pour que ça se passe bien : considérez cette journée pour ce qu'elle est, c'est à dire 24h bien plus funs qu'hier et bien moins que demain.

 

Votre morceau : Ce brave Wayne, seul tout à la cool dans son studio..

 

 
 

Et vous, vous appartenez à quelle catégorie ? Des expériences bonnes ou mauvaises à partager à l'occasion de la Sait-Valentin ? Des trucs à donner pour que la fête ne se transforme pas en fiasco ? Nhésitez pas à nous en faire part en commentant cet article via le module Facebook ci-dessous, à nous contacter sur le blog, ou questionner directement l'auteur de ce post ICI

 

 

 

> Alors qu'elle était bien cette Barbie Punk(c) pourtant...

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

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