Les dix commandements du musicien qui joue en groupe (et qui souhaite que ça dure)

"Et s'il est plus vraiment avec elle, on a le droit de coucher avec la nana d’un autre membre du groupe ?"

Jouer dans un groupe, quels qu’en soient le niveau et les ambitions, est une des plus formidables aventures humaines qu’il puisse nous être donné de vivre. Mais comme on peut aussi vivre l’enfer tout autant à Bercy qu’au local de répèt, il y a de simples règles que n’importe quel musicien se doit de respecter, afin de faire de vivre ce fabuleux trip au mieux.

 

1. Tu seras cool (ou tu te taieras)

La règle numéro pour jouer dans un groupe reste d’être une bonne personne. Vis les choses tranquillement et tout glissera bien mieux, l’idée étant de ne pas oublier que la musique est censée être une passion, et que c’est vachement plus compliqué d’être passionné lorsque c’est bourré de tensions.

 

2. Tu resteras à ta place (donc tu commenceras par savoir ou elle est)

Faire partie des fondateurs du groupe, y jouer du flutiau un concert sur dix pour les besoins de la prod, ou lire la grille qu’on vient de vous filer pour une session studio sont des contextes bien différents, qui doivent vous inciter à considérer votre place de manière bien différente. En effet, si vous débarquez pour enregistrer un violon une première fois et que vous commencez à suggérer qu’on puisse changer telle partie ou intégrer un petit pont après le chorus, il y a des grandes chances qu’on utilise votre instrument à des fins autres que strictement musicales.

 

3. Tu seras prêt. Tout le temps.

A moins de revendiquer l’idée de jouer dans un groupe de branleurs ultimes, il n’y a rien qui puisse excuser des retards à répétition, des oublis, du matos pas au point, etc. Si on vous voit arriver pour monter votre batterie et demander deux concerts d’affilée une clé, c’est que vous devez vous remettre en question un minimum. 

 

4. Tu seras pro. Quand il faut.

Ok, on peut être fun, faire des blagounettes à gogo, se pointer sur scène avec une combi rose fluo en latex, faire tourner les baguettes, se laisser aller à un prout dans le micro ou tout ce que vous voulez, ça n’est jamais incompatible avec le fait d’être pro. Respecter les temps de jeu, les tempos, les horaires, les discussions collectives, les pros du secteur, etc. D’aucuns appellent ça un business, donc faites en sortes de durer le plus longtemps possible. Pro, quoi.

 

5. Tu paieras ce que tu dois.

Sachez que si vous êtes le dernier à payer la loc du local, l’avance pour le merchandising de tournée, vous allez au devant d’une très mauvaise réputation. Si en plus vous vous plaigniez en plus régulièrement du fait que certains concerts sont mal payés ou que les autres font mal le boulot, vous allez au devant de coups dans le derrière.

 

6. Tu t'adapteras.

On ne verra pas trop l’intérêt de ramener votre énoooorme ampli Marshall au petit café qui a bien voulu vous booker, ou ramener une jazzette quand on vous demander d’accompagner un groupe de rock qui tâche au Zénith d’à côté. Au delà de ces considérations basiques, plus vous saurez adapter votre jeu en fonction des scènes et des circonstances et plus vous serez apprécié a priori. On a dit s’adapter hein, on n’a pas dit modifier complètement votre jeu. De la finesse, quoi.

 

7. Tu ne seras pas jaloux.

L’autre guitariste du groupe vient de se ramener avec une Gibson à 3000 boules et ça vous les fout grave alors que vous avez un niveau bien supérieur à lui et vous escrimez avec votre fade Epiphone ? Les petits branleurs qui jouent en première partie ont des murs d’amplis qui vous font rêver et vous êtes persuadés qu’ils se les sont fait payer par leurs gros bourgeois de parents sans avoir aucun effort à faire ?

Mais pourquoi tant d’aigreur ?... Vous vous faites du mal pour rien et il est fort possible que votre énergie et votre jeu en pâtissent, alors soufflez un bon coup, et rangez votre jalousie dans leur flycase, ça leur servira peut-être plus qu’à vous.

 

8. Tu ne coucheras pas avec la nana/le mec d'un autre membre du groupe (ou alors commence par quitter le groupe)

Cela pourrait être la règle numéro un. On a tous en tête ces histoires sexo-sentimentales qui gangrènent la vie d’un paquet de groupes, de Jimi Hendrix qui sort avec la meuf de Keith Richards, etc. Gardez une bonne chose en tête : il y a des milliards de partenaires potentiels formidables sur cette terre. Donc n’allez pas gâcher une belle aventure collective pour de simples histoires d’amour, qui c’est bien connu ne remplaceront jamais l’intensité d’une vie de groupe.

 

9. Tu verras plus loin que ton groupe.

A moins de jouer dans les groupes les plus connus du monde, et encore, il y a peu de chance que vos répèts et tournées représentent un temps plein et vous empêche quoi que ce soit d’autre. Or, il y a TOUJOURS d’autres choses à faire pour progresser et faire progresser votre groupe. Réécouter les derniers concerts, répondre à d’éventuels fans sur Facebook, faire les comptes du merch entassé depuis le retour de tournée, trier les photos des derniers concerts pour les poster bien comme il faut, etc. On vous promet, il y a tout à fait moyen que ça devienne un job à plein temps.

 

10. Tu seras à donf.

Après chaque petit événement qui fait la vie d’un groupe, prenez l’habitude de marquer une pause et de vous demander si vous avez bien été à fond dans ce que vous faisiez, et vous interroger sur le pourquoi si ce n’est pas le cas. Il ne s’agit pas de se contenter d’être à 100 % pendant les concerts, on vous parle également d’être pleinement attentif à ce que vous faites quand vous êtes en promo, quand vous réseautez sur un salon ou après un concert, quand vous écrivez, composez, répétez, eeeeeeeetc. Une seule chose est sûre dans ce milieu, les résultats que vous aurez seront directement proportionnels à la quantité de boulot et à l’énergie que vous y mettrez. Pour la chance, vous pourrez repasser. Si c’est l’impression que vous avez c’est sûrement que vous l’avez provoquée.

 

Et juste au cas où vous ne verriez pas bien ce que veut dire "à donf"...

 

 

Vous n’avez jamais eu de chance de votre vie ? Vous êtes mondialement connus et n’avez jamais vraiment bossé ? Lâchez-vous donc en commentaires de l'article ci-dessous, en nous contactant sur le blog par ici, ou en questionnant directement l'auteur par là.  

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

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