Les différents types de reformations des groupes de musique

« Tant pis, on n’aura qu’à s’appeler les Jackson 4 ?! »

Besoin de payer les études du petit ? Appel du pied d’un ancien manager ou d’un label ? Véritable envie de reformer son groupe ? Le come back est un art délicat dès lors qu’il s’agit de musique. Nombreux sont ceux qui y ont pensé, certains se sont abstenus (à raison ?), d’autres l’ont tenté et se sont plantés. Il y a beaucoup de cas de figure et de nombreuses options, on tente donc de vous les décrire ici.

 

> La reformation groupée

Vous avez pondu un tube à une époque qui vous paraît lointaine et dont le public n’aura essentiellement retenu que le refrain, sans vraiment pouvoir citer votre nom, vous repartiriez bien tester votre mojo de l’époque et assurer un peu votre retraite. Seulement vous n’avez qu’un ou deux tubes en rayons en pas vraiment les ressources, donc vous vous mettez en quête d’une de ces fameuses tournées réunissant les stars d’une époque révolue, à même de remplir les zéniths par paquets de douze, et votre portefeuille par la même occasion.

Attention : bientôt pour pallier les éventuels problèmes de santé des stars croulantes, on va proposer une tournée génération 2015, avec une tournée des Zenith de Tal, Zaz et Black M. Et est-ce que ce sera vraiment moins pire ?

 

 

 

> La reformation incomplète

Vous avez écumé les salles et festivals sur plusieurs pays voire continents, et vous sentez le souffle de ces succès de plus en plus fort dans votre nuque, ainsi que dans les relances insistantes de votre banquier. Problème, un ou plusieurs comparses ne veulent plus entendre parler de vous depuis que vous avez eu affaire à leur drogue / femme / cachet perso. Quelques avocats et un peu d’esbroufe marketing feront le boulot, et à vous les portes des festivals qui s’ouvrent à nouveau. IZI.

Attention : vous avez intérêt à assurer car les personnes laissées de côté par rapport à la « grande époque » n’attendent qu’un faux pas pour vous dégommer.

 

 

 

> La reformission impossible

Vous êtes tous morts, enterrés, et vous vous dites souvent que vous aimeriez beaucoup bronzer à nouveau sous les grills des scènes géantes en vous faisant bercer par les hurlements de milliers de personnes, mais aurez bien du mal à haranguer les foules en étant réduit à quelques grammes de poussière, c’est vraiment moche.

Attention : parfois ça ne tient qu’à être un peu vivant de ne pas être mort.

 

 

 

> Le reformation caritative

Vous étiez bien peinards à couler des jours heureux, à vous être fait une reconversion tranquille, à profiter des proches et de la famille (si si), qu’on vient vous rechercher parce qu’on sait que vous avez grand cœur. Faut dire qu’un de vos potos est atteint d’une sale maladie, alors il n’y a pas eu longtemps à réfléchir avant de sentir d’où venait la chaleur…

Attention : à ce que le fait d’avoir grand cœur ne vous donne pas envie de profiter vous aussi des généreux donateurs.

 

 

 

> La reformation (à peine) masquée

Vous avez cramé la vie, les succès et votre entourage par les deux bouts, et pourtant l’envie de vous y recoller est insoutenable, bien que l’idée même d’une nouvelle tournée soulève le scandale. Problème, plus personne ne veut prendre le risque de vous soutenir dans cette aventure, sauf peut-être des hordes de fans qui préparent déjà leurs convulsions à cette hypothèse, et des producteurs avides de faire le coup de l’année. Vous vous lancez, parce qu’on n’a qu’une vie, et qu’il vaut toujours mieux la passer à jouer.

Attention : les haters n’avaient pas besoin de ça pour vous pourrir, ils vont donc de toute façon s’en donner à cœur joie et ils sont capables de tout, c’est d’ailleurs même à ça qu’on les reconnaît.

 

 

 

> La reformation express

Vous avez senti depuis déjà longtemps que la reformation était un business, qui servait vos économies à défaut de flatter votre conscience. Vous avez donc décidé dès la fin de vos premières tournées à succès, de mettre fin d’un commun accord à votre soi-disant groupe. Quelques années plus tard, c’est le show business qui vous rattrape pour vous reformer sans même que vous n’ayez demandé grand chose. Mais sitôt un morceau entonné ensemble, vous rendez compte que vous ne pouvez tellement pas vous blairer, à moins que ce ne soit de réaliser le caractère hautement insupportable de votre son, en tout cas vous vous re-séparez en vous jurant qu’on ne vous y reprendrait plus.

Attention : à ne pas refaire ce coup là trop souvent, sinon on va vraiment finir par voir que vous venez de nulle part et que vous risquez peut-être d’y retourner…

 

 

 

> La reformation dont tout le monde se fout

Vous avez eu beau sortir deux albums et enquillé quelques deux-cents concerts, c’était il y a quinze et vous aviez déjà bien du mal à l’époque à faire émerger votre reggae festif de sa cambrousse natale. C’est dire si personne ne vous attend au tournant, ni les fans ni les programmateurs, mais si l’envie est là c’est dire aussi combien cette idée vous fait marrer vous et vos potes, ce qui est encore la meilleure raison de se reformer, quitte à ne le faire que pour un concert unique et exclusif au restaurant routier plantée le long de la nationale qui jouxte votre bled et se transforme le temps d’un soir en un café concert chaleureux. Simple et funky comme dirait K-Mel.

 


 

Vous aimeriez bien au moins former un groupe une fois avant de pouvoir le reformer ? Vous n'écoutez que des groupes qui se sont déjà séparés histoire de ne jamais être déçu ? Confiez-vous donc en nous contactant sur le blog par ici, ou en questionnant directement l'auteur par là.  

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

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