Le meilleur du pire des footeux qui chantent

"Et zéro ! Et zéro ! ET ZÉRO-ZÉRO !!"

Alors que les footophobes pensaient bien avoir échappé à un début d'été qui ne parle que de ballon rond, voilà qu'à la faveur d'une miraculeuse qualification pour la coupe du monde en terre caïpirinha, les médias s'emballent de nouveau sans retenue pour louer le génie des vilains cancres d'hier. Comme nous sommes bien loin de ces débats, nous avons voulu nous concentrer sur un autre type de génie, celui qui fait que non contents d'être payés grassement pour taper dans un ballon en se faisant traiter de sodomites par des dizaines de milliers de personnes, certains esthètes en shorts ont voulu pousser les envies de gloire jusqu'à prendre le micro. Voici notre équipe type, et accrochez-vous car il y a de sacrées pépites.

 


GARDIEN 

 

Pascal Olmeta
Personne ne pourra contester la palme du playback le plus fou à Pascal Olmeta, qui en plus de remporter le prix du plus beau déhanché, du meilleur sens du rythme et de la plus belle auréole de sueur pectorale, se place comme titulaire indiscutable dans les buts de cette équipe de rêve, avec son tube « Tape dans un ballon », en forme de message d'espoir et d'encouragement à la jeunesse du pays. Merci Pascal.

 

 

 

ARRIERES 

 

Basile Boli
Il faut le dire, bien aidé par Chris Waddle, qui nous gratifient tous deux d'un tube planétaire, tout en phrasé hip hop et textes franco-anglo-afros-d'on-ne-sait-pas-ou de la plus grande inspiration. Avec en plus un jeu d'acteurs à couper le souffle, des arrangements BLOG49 de folie et un clip digne de splus grands, y a pas à tortiller, we got a felling.

 

 

 

Emmanuel Petit
C'est vrai, on se demande un peu ce qu'espérait « Manu » Petit lorsqu'il a enregistré avec la miss de l'époque (qui n'a pas plus persévéré que lui fort heureusement) cette assourdissante reprise dance de « Santiano », qui doit encore hanter Hugues Aufray et lui causer de sérieuses nuits d'insomnies. Heureusement que les hurlements du public ont été intégrés au titre lui-même car on ne donne pas cher du duo de choc (traumatique) si leur était venue l'idée de l'interpréter un jour en live.

 

 

 

Marius Tresor
Attention, Marius Trésor renvoie Francky Vincent et la Compagnie Créole à leurs études avec un zouk bien senti tout droit venu de sa « Gwada » natale. Groove chaloupé et paroles ultra réalistes, un tube qui aurait mérité d'être de l'été s'il n'était pas passé aussi inaperçu. Sacré Marius.

 

 

 

Florent Balmont
Quand ce n'est pas le joueur qui a l'inconscience de se lancer dans l'entreprise musicale, ce sont parfois ses supporters qui s'en chargent pour lui. S'en chargent c'est le cas de le dire, car Florent Balmont n'est sans doute pas le joueur de foot le plus connu du grand public, mais l'hommage qui lui est rendu par ce groupe de supporters lillois a du être un peu dur à assumer. Heureusement que la réalisation très hollywoodienne du clip rattrape certaines fautes de goût que la passion et la jeunesse des producteurs de ce bijou sonore ont laissé passer. 

 

 

 

MILIEUX 

 

Youri Djorkaeff (capitaine)
Celui qui était surnommé le « Snake » a lui aussi tenté d'embrasser la carrière de chanteur, et force est de constater que sur ce coup là, la carrière lui a mis un gros vent. Des textes d'une profondeur insondable (« J’ai tatoué sur mes bras, tagué dans ma mémoire, le dessin de nous deux, le duo de tes yeux, posé sur ta peau noire, fragile comme du buvard, mouillé par tes larmes, qui tombent sur mon coeur, comme une rose sacrée »), une diction qui le place comme l'un des précurseurs du slam, et un combo Tshirt sans manche moulant sur futal en sky noir toujours aussi moulant mais en plus lacéré, qui font de lui le capitaine de cette équipe.

 

 


Enzo Scifo
On ne pouvait oublier la Grande belgique dans cette fabuleuse équipe, qui nous sert ici un tube cheesy à souhait grâce à cette interprétation d'Enzo Scifo.
Celui qui a marqué l'histoire de ce sport dans son pays, s'est emballé avec un titre un rien présomptueux, « Gagné d'avance », qui fleure bon le karaoké des pires troquets du plat pays, avec intro de saxophone ultra dégoulinant et arrangements bontempi. « J'ai mis ma cravate à rayures, je prends le vent dans la figure, mais ça dérange même pas ma coiffure »... sur ce coup là c'est quand même un peu perdu Vincenzo..

 

 


Paul Gascoigne
Le joueur le plus fantasque du royaume, aka « Gazza », a fait à peu près toutes les conneries de la terre pendant et après sa carrière. En milieu de terrain aussi talentueux qu'imprévisible, il ne pouvait donc pas échapper à un morceau à son image. « Fog On the Tyne » est un petit bijou d'un style musical indéfinissable, qui fait la part belle au style vestimentaire de l'Angleterre des 90's et à la chorégraphie travaillée, mise en lumière par des textes qui  évoquent poétiquement... les saucisses et la bière.

 

 


ATTAQUANTS 

 

Andy Cole
On reste au UK pour découvrir sans doute l'un des joueurs les plus crédibles de toute cette équipe, surtout si on le replace dans le contexte de l'année 1999 au cours de laquelle cette reprise de The Gap Band's a été pondue par l'ex attaquant de Manchester United. Andy n'hésite pas à placer de bons vieux « Take me to the bridge », « Can I kick it / yes you can » qui font la force de tout bon titre groovisant, colle la voix RNB du refrain au moins six fois dans le morceau comme il est de coutume, se ballade en cabriolet clinquant, et arrive même à placer une meuf qui montre son soutif après avoir fait gamelle au baby foot en boite de nuit. La classe made in England...

 

 

 

Johan Cruijff
Si on va en Belgique, autant faire un crochet par la Hollande, surtout pour un tel trésor. Car on peut être considéré comme l'un des meilleurs joueurs de foot de tous les temps et parfois oublier de se respecter un minimum. Le « Hollandais volant » n'a pas volé cette place d'attaquant, qui lui tendait les bras grâce à ce superbe morceau bastringue, dont on rêve d'avoir un jour la traduction, afin de mieux savoir ce qui se cache derrière ce titre mystérieux de Oei, Oei, Oei dat was me weer een loei. Et mention spéciale au mec qui a eu l'idée de faire repartir le morceau à 2'28, grâce au bon vieux truc du « on croit que c'est fini mais en fait non ». Dank u wel Johan.

 

 

Tous les joueurs du PSG
A croire que l'argent du pétrole n'achète pas le talent musical. Si comme nous vous regrettiez le fait que ces pépites ont toutes quelques années et que les plus jeunes générations ont du mal à se  laisser aller à pousser la chansonnette, sachez qu'il y a peu c'est toute l'équipe parisienne qui a été en studio pour enregistrer son « hymne ». Sans doute une grande idée du service marketing du club (ou peut-être de celui d'un club ennemi?), avec montage en forme de making of du plus bel effet. A noter qu'il aura quand même fallu la présence d'un chef d'orchestre (qui a l'air de tenir à rester anonyme) pour battre la mesure de ce rythme il est vrai plutôt difficile à intégrer.. 
Dans ce genre de moments aucun doute, Paris est magique.

 

 

 

REMPLACANT 

Tony Parker
Heureusement en terme de bijoux musicaux, il n'y en a pas que pour les footeux. Le récent champion d'Europe de basket s'était essayé, en pleine ascension américaine entre succès sportifs et couvertures des magazines people, à du gros hip hop qui tâche, avec le bling bling, les plans au ralenti, casquette/lunettes en boite de nuit, grafs géants à l'effigie du garçon, bagnole mega sportive... Le tout agrémenté de paroles aussi vides de sens que si Eminem cherchait à faire du Benabar, reprises en choeur par un nabo non identifié au timbre particulièrement irritant... Malheureusement ça tâchait, mais pas pour les bonnes raisons. Et puis ça part pas en plus. Ca colle et tout, bah.. Keep on playing basket ball TP !
 

 

Vous aussi jouez au foot et faites de la musique en même temps ? Vous avez un joueur à nous suggérer pour compléter cette fabuleuse équipe ? Si c'est le cas n'hésitez pas à nous contacter sur le blog, ou directement par email ICI

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

Ecrire un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés

NOS MEILLEURES VENTES