Interview de l'équipe de MediaForest
"Savoir où, quand et comment sont diffusés ses propres titres"
Il y a quelques semaines, nous avons reçu un mail de l'équipe de MediaForest qui nous présentait leur service original et plutôt bien pensé pour les indépendants. Leur site permet à n'importe quel artiste de tracker la diffusion de ses titres sur une majorité de médias radiophoniques et télévisuels. On s'est dit que ça pourrait vous intéresser d'en savoir un peu plus, alors voici un petit entretien avec Eric Jaoui, fondateur de Media Forest France.
Que fait Media Forest ?
Media Forest permet de savoir où, quand et comment sont diffusés les artistes sur radios et TV, avec une spécificité : on fait du tracking à la seconde !
Grace à notre outil, nous permettons aux ayants droits de savoir en temps réel leurs revenus SACEM.
Nous avons également un système personnalisable de classement des diffusions radio et TV ainsi que la veille des catalogues éditoriaux.
En quoi être en mesure de tracer ses diffusions sur des radios est-il un avantage pour les différents acteurs de l’industrie ?
Savoir où, quand et comment sont diffusés ses propres titres permet d’adopter la stratégie radio optimale pour percer en radio ou/et perdurer, de savoir où s’implanter, de comprendre la tactique de ses « concurrents ».
Appuyer la promo, définir des stratégies en se basant sur des chiffres de diffusion fiables et en temps réel, voilà notre but premier.
Nous travaillons de plus en plus avec des managers. Les labels peuvent faire le suivi de toutes leurs nouveautés, les éditeurs de tout leur catalogue, les tourneurs peuvent suivre les diffusions des spots pub qu’ils ont acheté. Nous avons aussi de plus en plus de membres qui travaillent sur la synchronisation.
Mais notre outil n’a pas pour seule vocation d’affiner la stratégie radio d’un artiste, ça va parfois beaucoup plus loin. Par exemple, on s’est rendu compte qu’un artiste était diffusé sur France 2, comme jingle de présentation des candidats dans un jeu. Le manager-éditeur a pu contacter la production pour les remercier, et leur dire de ne pas oublier de les déclarer à la SACEM.
On est en amont du processus, c’est plus pratique pour la récupération des droits.
Est-ce que cela concerne tous types d’artistes ?
Tous les artistes qui sont diffusés, aussi bien à la radio qu’en TV, en jingle.
On a monté Media Forest pour les indépendants. En effet, lorsque l’on est arrivé sur le marché français il y a maintenant deux ans, les indépendants n’avaient pas accès à ce genre d’informations, trop chères pour eux. Nous voulions tout simplement qu’ils aient les mêmes armes que les majors pour avancer dans ce marché en plein mouvement.
À l'heure où les Playlists de radio diminuent à vue d'œil, ne pensez-vous pas que les radios internet seraient aussi à prendre en compte?
Bien évidemment, nous allons dans ce sens, avec un tracking YouTube aussi qui est en développement. Pour le moment, les radios Internet ne rapportent aucun droit d’auteur aux artistes donc nous prenons notre temps.
Enfin, alors que les artistes sont encore concentrés sur la vente de CD et les concerts, selon vous, comment les sensibiliser aux revenus plus dématérialisées venant de la synchro, l'illustration sonore ou la radio??
L’industrie musicale connait beaucoup de changements depuis plusieurs années.
Les artistes, leurs managers, et les différents acteurs du milieu commencent à comprendre qu’ils ne peuvent plus seulement se concentrer sur les recettes provenant de la vente de CD et des concerts, et qu’une part non négligeable de leur revenus se trouve justement dans des domaines tels que la synchro ou l’illustration sonore. Cela se fait naturellement et il n y a pas besoin de sensibilisation.
C’est là tout l’intérêt pour un artiste de souscrire chez Media Forest : nous offrons la chance de connaître le moindre passage d’un titre en synchro, un titre qui passerait seulement 4 secondes sur une radio ou chaine TV et qui n’aurait peut-être pas été connu et détecté sans notre outil.
Au final, nous sommes un peu comme des petits oiseaux au-dessus de la forêt des médias. On prend de la hauteur sur le paysage médiatique, on voit tout ce qui s’y passe.