Comment tourner un clip musical cool à pas cher
Ou (presque) quinze trucs pour pondre de belles vidéos et permettre à votre groupe de passer à la postérité sans trop vous ruiner
Ok, on vous a rappelé à plusieurs reprises ici que certaines tâches essentielles à une carrière de groupe indé devaient se payer. A moins qu'un des membres de votre groupe soit une brute en créa graphique, en photo, en mastering ou en fabrication de vinyle, il est recommandé de se donner les moyens de votre exigence. Pour la vidéo en revanche, il faut avouer que c’est plus délicat. Une prod de clip digne de ce son coûtera un bras à chacun des membres de votre band, ce qui vous fera une belle jambe et reviendra à jouer à coups de moignons, avec pour effet un coup de frein certain à votre carrière. Donc faire un bon clip c’est entrer par la grande porte au royaume de la démerde, et si possible avec tous vos membres. Pour cela quelques conseils sont toujours bons à prendre, agrémentés d’une sélection parfaitement subjective de quelques clips qui tuent, histoire de lier l'utile à l'agréable.
#1- Brainstormez
Sans surprise, la créativité est le maître mot lorsqu’il s’agit de rendre compte de vos talents. Si vous n’êtes pas accompagné par un as de l’image ni doté d’un matos fulgurant, jouez sur l’histoire, les lieux, l’humour, le second degré. Inspirez-vous de vos références et appropriez-les vous. Ok ? Go.
#2- Mais laissez aussi les autres le faire pour vous.
Si vous séchez ou que les envies au sein du groupe se contredisent, ouvrez cet espace de création à vos proches, BLOG31 impliquez les, et demandez même conseil à vos fans, ce sera le meilleur moyen pour que le clip soit suivi au moment de sa sortie. Organisez un concours pour en écrire le scénario ou figurer dans la scène principale. Demandez via vos réseaux sociaux de trancher entre telle ou telle option en cas de dilemme. Soyez un peu foofoos.
#3- Pitchez, scénarisez, storyboardez
Non seulement vous allez vous mâcher le travail grâce à ces étapes cruciales, mais en plus vous allez sérieusement pouvoir vous la raconter au comptoir ce soir quand vous lâcherez avec cette fausse humilité dont vous savez parfois faire preuve : « non, après celle-là j’arrête, faut que je finisse le story-board de mon prochain clip, on tourne le mois prochain. »
Impressionné par ces paroles, il y a de grandes chances que Dédé vous en remette une gratos. Ca c'est plus qu'essayer d'être cool !
#4- Ayez des potos riches
Un pote riche, c’est comme un pote avocat ou un pote médecin, il faut toujours en avoir un. La plupart du temps, ils peuvent cumuler les mandats, étant donné que ces deux derniers seront souvent bien plus blindés que vous. Soit une excellente raison de leur donner un max d'amour.
#5- Si vous n’avez que des potes pauvres, cherchez ailleurs.
Comme au fond ce grand trou noir de soleil (??), ICI ou LA...
#6- Ayez des copines coquines et des potes bôgoss
L’Institut de Statistiques sur la Prévention de la Coquinerie et de la Bôgossitude a chiffré à 50% la part de clips dans lesquels apparaissent des coquines et des bôgoss, le tout sans que leur présence n’ait quoi que ce soit à voir avec les paroles du morceau. Plus édifiant encore, il chiffre à 150% le nombre de vues supplémentaires par rapport à un clip au contenu équivalent qui ne mettrait en scène ni coquines ni bôgoss. Au moins à ce niveau, Chris lui au moins sait y faire.
#7- Comptez les bons soldats et répartissez les rôles
Une fois que vous avez mis tous les moyens en œuvre pour impliquer le maximum de personnes intéressantes et intéressées autour de votre projet, analysez les forces en présence et assignez à chacun un rôle bien précis. Vous vous rendrez vite compte qu’il est bien plus compliqué d’organiser un tournage de clip même très lo-fi, qu’une répète avec vos comparses. Repérage, éclairage, maquillage, camérage, anticipez sur tous ces mots en –age qui vont vous demander une sacrée organisation le(s) jour(s) J. Un clip, même le plus indé du bled, ça peut tourner à une bonne prise de chou logistique, et surtout être aussi chronophage qu’un gratteux qui règle son nouvel ampli.
#8- Ayez des potos qui bossent chez Canon
Si vous n’avez ni de pote riche, avocat, médecin ou bôgoss, peut être en avez-vous un un qui bosse chez Canon (et oui on inaugure le placement de produits dans le blog ! Ca arrondit les fins de mois…). Il pourra vous fourguer le temps du tournage une machine capable de faire des merveilles.
Si vous n’avez pas non plus ce type de pote, vous êtes décidément vraiment mal entourés, mais pourrez toujours trouver un appareil pas trop cher qui permette des prises HD jusqu'à 60 images / seconde, permettant par exemple de faire des ralentis quasi « matrixiens ». En vrai, ça marche aussi avec Nikon, Sony, Minolta et autres.
Dernière option, jouez la carte du cheap à fond et filmez tout avec votre smartphone ou même avec la vieille cam qui prend la poussière chez vos parents. Du moment que c’est assumé, ça peut aussi rendre heureux.
#9- Soyez intermittent chômeur, ou posez des vacances
Un tournage prend toujours plus de temps qu’on ne le pense. Alors mieux vaut privilégier les longs mois pluvieux de novembre pour s’attaquer au montage et à l’edit, car autant vous dire que ça peut prendre des proportions psychopathiques.
#10- Lâchez-vous
Que votre clip évoque votre jeunesse de collectionneur de râteaux à la peau rongée par l’acnée, ou dénonce l’injustice dans le monde à coups de fresques tournées dans votre Seine-et-Marne natale, plus le projet prend forme et plus on a tendance à se laisser aller au sérieux et à une certaine pression. Respirez, tout ce qui se passera sera bon à prendre, et de grands films sont nés de tournages dantesques donc allez-y à fond.
#11- Ne vous emballez pas sur les software de pros
Si vous ne maîtrisez pas la meringue dans la tarte au citron meringuée, contentez-vous de faire un quatre quart. Cette comparaison est nulle ? Vous n’avez pas tort, cependant même si une connaissance vous propose le dernier final cut hyper craqué, d’une part la piraterie c’est mal vous voyez, et d’autre part, à moins que votre pote ne fournisse la formation avec le numéro de licence, vous n’allez rien capter des subtilités de ce logiciel avant quelques bonnes semaines, donc visez plus simple, avec des logiciels open source comme Jahshaka, Avidemux et bien d'autres qui rendront vos jours de montage heureux, et ce gratos.
#12- Enregistrez
Non, pas avec votre caméra. Enfin si, avec votre caméra, mais ça vous n’avez pas besoin de moi pour vous le rappeler. Non, enregistrez vos projets. Sauvegardez les. Faites en des copies et foutez votre disque dur en sûreté chez tata Corine. Je vous assure que l’expérience d’un montage de clip avorté car le disque dur a cramé est extrêmement douloureuse donc soyez prévoyant si vous ne voulez pas voir partir en fumée des jours de boulot à cause d’un bout de plastique de 200g défectueux.
#13- Ayez un pote cinéphile, ou mieux, clipovore
L’étape du montage est cruciale et peut gâcher complètement foutre en l'air un clip, autant qu’un mauvais mix peut gâcher un album. Donc invitez un pote de confiance à donner son avis. Un seulement, hein… A partir de deux ça sent le conflit et c’est le début de la fin. Il ne s’agit pas de remettre en cause le fondement de votre vidéo, mais d’en changer l’angle de vue de façon productive.
#14- Postez, mais postez bien.
OK ? Alors GO again !
#15- Trouver un quinzième truc
En fait j'ai pas de quinzième truc, j'avoue. J'aurais bien aimé parce que quinze ça sonne vachement mieux que quatorze, et puis c'est ce qu'il y a dans le titre donc vous seriez en droit de vous plaindre et d'exiger le remoursement de ce post, quand bien même il est gratuit. Donc à vos suggestions ! N'héistez pas à envoyer vos messages en commentaires de l'article ci-dessous, en nous contactant sur le blog, ou en questionnant directement l'auteur à l'adresse courriel internet suivante : coucousincool@gmail.com.