10 règles essentielles pour une bonne balance, soundcheck man !
“test 1.. test 2.. test icules, hahaha !! nan ? ah bon…”
La balance, ou les balances (est-ce qu’il y a vraiment une règle entre ce singulier et ce pluriel ?) est une des étapes les plus importante pour réussir un concert. Et à moins de bénéficier d’une résidence durant laquelle vous pourez bosser un peu cet aspect, elle est souvent source de stress et de mauvais taf pour les jeunes groupes. Histoires d’éviter quelques déconvenues, on vous file des tuyaux essentiels histoire que ça sonne. Non seulement pour vous, mais aussi pour votre public.
>> Bossez votre rider
Avant même de monter dans votre camion, vous avez les moyens de faire en sorte de faire un soundcheck efficace. Si vous mettez bien au clair votre rider, et surtout votre plan de scène et votre patch list (ce que vous allez assigner à chaque tranche de la console de façade ainsi que les micros recommandés), vous donnez tous les moyens au technicien son qui va vous recevoir de préparer le terrain au mieux. S’il ne l’a pas fait ce sera de sa faute. En tout cas si vous vous êtes assurés au préalable au préalable que tout cela avait bien été reçu quelques jours au moins avant ladite date (douh !).
>> Investissez dans votre propre matos
C’est pas le tout de s’acheter des amplis à une brique, ça peut aussi valoir le coup de mettre un billet dans un bon micro. Les salles dignes de ce nom sont très bien équipées en micros, mais vous n’êtes jamais à l’abri de câbles défectueux ou de micros chants qui sentent le ragondin décédé dans des salles qui ont moins de moyens. Plus vous trimballerez votre propre matériel (en bon état) et moins vous aurez de mauvaises surprises en arrivant.
Too much
>> Chargez votre van efficacement
En arrivant justement, il n’y a rien de pire que d’ouvrir les portes du camion et de s’apercevoir que ce que vous sortez en premier c’est le duvet et les slibards de votre batteur, alors que ses fûts sont tout au fond du camion, soit 30 minutes plus loin de déchargement… Ayez conscience que le propre des balances c’est que c’est toujours en speed, donc chargez votre matos de manière à ce que le déchargement soit le plus efficace possible.
La Jahmobile, bien pratique pour partir en tournée avec son soundsystem man.
>> Faites vous bien voir du staff
Si vous étiez Iron Maiden vous ne liriez sans doute pas ce blog (quoique), donc comme vous n’êtes personne, commencez par aller vous présenter à tout le monde, histoire de bien noter qui sera votre ingé son en façade, votre ingé retour éventuel, et la personne chargée des lumière. Connaître leurs noms et leur indiquer le votre vous aidera énormément dans les prochaines minutes. Accessoirement, ne pas être considéré comme un ptit con malpoli aussi.
>> Aidez-vous les uns les autres
On le sait, c’est relou d’être batteur, et à moins d’avoir des trips chelous, ou de ne pas avoir de batteur, c’est lui qui commence à balancer, juste après un bon vieux « azy envoie du kick » commandé par l’ingé son en chef.
Au moment de s’installer, une fois que vous avez bien pris 30 secondes pour poser votre gratte sur son stand et votre cul sur un canap, et ben relevez-vous et allez aider votre batteur qui n’a déjà plus que huit fûts à installer.
Rockeux de père en fils
>> Commencez par sonner acoustiquement
Le meilleur moyen de sonner du feu en façade, c’est de bien sonner sans aucune amplification. Si vous êtes capable de vous créer un bon son « acoustique » en répétition, juste repris par vos amplis (voix mises à part), et que vous savez reproduire ce petit confort auditif sur scène, alors vous partez très bien.
Surfer sur la vague du son...
>> Travaillez peu de morceaux en balances
Une balance n’est pas une répétition, si elle bien menée elle peut d’ailleurs durer trente minutes maximum sans problème. Pour cela il faut vous concentrer sur deux morceaux principaux, qui donneront aux techniciens façade et retour une bonne idée du spectre sonore et des dynamique que vous proposer. Ainsi, vous serez bien avisés de jouer cette ballade sirupeuse quasi acoustique qui inaugure votre concert, ainsi que ce remix technoïde de la bamba triste que vous jouez à 190bpm à grands renforts de double pédale et de distos de mamouths. Au moins l’ingé saura à quoi s’en tenir.
Après le tourbus, le tourbecane...
>> Faites le ménage sur scène
Une balance intervient souvent après et/ou avant celle d’un autre groupe. Avant de quitter la scène, assurez-vous bien que le plateau est propre et dégagé, que vos effets personnels de valeur ne traînent pas trop, et que vos câbles ne sont pas de dangereux pièges dans lesquels vont se vautrer Serge et Didier lorsqu’ils devront organiser le changement de plateau.
>> Ne soyez pas impatients
Les problèmes techniques pendant les balances sont légion : buzz inexpliqué, larsen improbable, trompettiste qui est parti vomir sa soirée de la veille, gratteux qui pète une corde, chanteur qui pète un plomb, batteur qui pète tout court, bref, autant d’épreuves qui vont sérieusement titiller les nerfs de tout le monde. Pour autant il faut savoir respirer un grand coup et mettre le maximum d’énergie collective pour faire en sorte que tout le monde en sort gagnant. De mauvaises balances ont le don de foutre tout le monde dans un mood de défait avant même que les portes de la salle ne s’ouvrent. Alors tenez bon, respirez, et si vous devez faire des concessions vous devrez malheureusement les faire sur votre confort en retour. Car la qualité de la façade reste bien l’essentiel pour ceux qui viennent vous voir. Si les balances doivent absolument se terminer sans que vous n’ayez pu affiner votre son de scène tant pis.
Azy ouais, enchaine avec le tom 47 maintenant...
>> Jouez en balances comme en concert
Et oui. Combien de groupes j’ai vu passer devant ma console, qui jouaient comme des zombies sous THC pendant leurs balances, et avoinaient à la Sunn O))) sitôt le concert commence. C’est juste fatiguant. Ca fout en l’air une bonne partie du travail effectué en balances, et ça fatigue les oreilles pour rien.