LA PARFAITE BOITE A OUTILS DU MUSICIEN

A moins de vouloir à tout prix ne faire du son que pour vous (et parfois vos voisins) et n'avoir aucune intention de le partager, il est dans votre intérêt de bien vous outiller. A partir du moment où vous avez enregistré quelques morceaux et quel que soit le statut et l'ambition de votre groupe, il y a des outils basiques et accessibles qu'il faut absolument vous procurer afin de permettre à votre projet de franchir le plus efficacement possible les portes de votre local. Nous vous dressons une liste agrémentée de quelques conseils ci-dessous.

 

1 . UN SKEUD QUI BUTE

Non le CD n'est pas mort, vivele CD ! Au delà de ventes qui se font encore en masse à la fin des concerts pour peu que vous les ayez réussi, c'est un outil indispensable pour la promo, malgré tout l'essort du digital et du streaming dont on vous bassine régulièrment le cornet. Nous vous en montrons quotidiennement des déclinaisons sur notre page Facebook, parmi les centaines qui passent par nos presses, le bon vieux skeud a encore de beaux jours devant lui. Le choix de finitions est vaste et souvent très abordables, et pour ceux qui veulent se démarquer qu'ils s'inspirent de l'imagination débordante de certains qui nous ont demandé il y a quelques temps une pochette qui se change en... pyramide. A vous de trouver la prochaine idée qui nous donnera du fil à retordre.

 

Truc en plus : Réalisez une édition de vos CDs vraiment promos très exclusifs, incluant également vos vidéos, bios, liens, etc. Les programmateurs un poil "old school" sont assez sensibles à ce genre d'attentions. 

 

Budget mini : à partir de 89 euros HT les 25 CDs.

 

 

 

 

2- UN DOSSIER DE PRESSE QUI DECHIRE

Egalement appelé kit média ou press kit dans les bureaux des attaché(e)s de presse de la capitale, c'est tout simplement le CV de votre groupe. Partant du principe qu'à moins de vous appeler Fauve ou Daft Punk, il y a des chances que vos interlocuteurs ne connaissent que peu vos faits d'armes musicaux, cet outil va vous permettre de compiler bio, photo(s), démo CD, revue de presse synthétique, liens et contacts importants en un même document. Vous commencerez ainsi par vous interroger sur la forme à lui donner, tant au niveau du texte que de l'image. Cet objet va souvent devoir se frayer un chemin parmi des dizaines d'autres sur les bureaux des programmateurs, labels et bookeurs, donc comme souvent, soyez imaginatifs. D'une clé USB cachée dans un sandwich au saucisson si vous faites dans la chanson française, à un tatouage éphémère géant si vous faites du grindcore, tout est à inventer.

 

Truc en plus : comme le commerce ou les books, le Press Kit a aussi son « e ». Quand vous avez mis au point le précieux document, élaborez son pendant digital avec un EPK hébergé en ligne ou compressé en quelques petits méga octets, de façon à les envoyer facilement à bien plus d'interlocuteurs que les privilégiés ciblés pour la version physique.

 

Budget mini : sur conflikt, on vous imprime 250 plaquettes à partir de 79 eur HT. Mais vous pouvez aussi opter pour la présentation sous forme de pochettes à rabats, autocollants, cartes postales, ou encore parapluie. 

 

 

 

3- DES PHOTOS QUI ARRACHENT

Nous avons déjà consacré un post aux photos promos mais il y a beaucoup à dire. Encore une fois, l'originalité fait souvent beaucoup en la matière. Osez le contre emploi, le ridicule, le grandiose, l'irrévérencieux, mais en tout cas osez sans retenue si vous estimez que cela vous ressemble pleinement.

 

Truc en plus : Quand vous tenez LE concept, LE cadre, LA photo, n'hésitez pas à la décliner en une série de trois quatre qui vous serviront toujours pour rendre vos différents éléments de com moins monotones. 

 

Budget mini : on ne le dira jamais assez, tout expertise professionnelle se paie à un certain degré, cependant avec une idée forte et le reflex numérique professionnel de votre tonton il y a déjà de quoi faire des petites merveilles pour les sans le sou.

 

 

 

4- UNE CARTE DE VISITE QUI CARTONNE

Cela peut sembler un peu archaïque, mais la carte de visite permet d'en dire beaucoup avec peu d'encombrement et de frais. Songez que vous pouvez mettre dans ce carré de papier vos noms, contacts, liens web, renvoi direct au site web (ou votre EPK, si vous suivez un peu) via un QR code, et même du son.
Vous les avez tout le temps sur vous et les distribuez comme autant de cadeaux à tout ce que vous croisez. Laissez les trainer sur les comptoirs, au local, à la fac ou dans les salles près de chez vous.

 

Truc en plus :Faites de votre carte de visite un support de votre musique en optant pour des cartes de téléchargement. Vous donnerez en quelques grammes de papier l'essentiel de votre groupe.

 

Budget mini : 39 eur HT pour 250 cartes classiques, 107 eur HT pour le même nombre de cartes de téléchargement.

 

 

 

5- DES RESEAUX HYPER SOCIAUX

Vous avez sans doute commencé par ça sitôt le nom de votre groupe trouvé : pondre une page Facebook. Vous l'avez, vous existez. Elle est un peu le faire part de naissance de votre projet et vous espérez qu'elle enquillera désormais les fans comme vous les heures de répétition. Vous le savez sans doute aussi, il n'y pas que Facebook dans la vie, donc de Soundcloud à Youtube, d'Instagram à Tumblr, de Twitter à Pinterest, de Giggem à Mupiz, posez-vous ensemble la question de ce sur quoi vous allez vous rendre visibles et pour quelles raisons. Il ne s'agit pas d'être présent partout pour être vu, encore faut-il se montrer intelligemment.

 

Truc en plus : La coordination de ces différents joujous est un vrai job à plein temps si l'on s'y met sérieusement, et la nécessité de le faire d'une seule voix est réelle pour être crédible et évitez les infos contradictoires. Confiez donc la gestion de ces outils au geek du groupe. Si vous n'avez pas de geek, confiez là à un volontaire. Si vous n'avez pas de volontaire, tirez au sort. Si vous n’aimez pas laisser faire le sort, débrouillez-vous mais permettez moi de vous dire que vous n’y mettez vraiment pas du votre…

 

Budget mini : Gratos. Et comme dirait mon père, quand c'est gratuit prends le.

 

 

 

 

6- UN SITE WEB QUI DEMONTE

Une ribambelle de réseaux sociaux bien administrés ne dispensent pas d'avoir son propre site, bien au contraire. Surtout quand tant de solutions abordables permettent de créer un site intéressant et personnalisé, au premier rang desquelles trône Wordpress et toutes ses déclinaisons. Quand on sait que Justin Timberlake, Indochine, le festival metal Motocultor et même ce bon vieux Johnny ont des sites développés grâce à des bases Wordpress, ça fait réfléchir. En terme de contenus, vous aurez grand intérêt à inclure dans les rubriques de votre site un blog sur lequel vous pourrez vous permettre toutes les excentricités pour faire partager l'essentiel de la vie de votre groupe, les traditionnelles biographie, vidéos, boutiques et dates (liées à des outils comme Bandsintown ou Songkick pour ne pas avoir à tout retaper sur vos dix sites différents) et bien sûr vos morceaux via un player ou l'intégration de modules Soundcloud, Deezer, etc.

 

Truc en plus : La plupart des éditeurs de sites proposent maintenant des solutions en responsive design, soit une intégration graphique qui s'adapte automatiquement à n'importe quel écran. Classe.

 

Budget mini : Encore free, vous avez tout compris. 

 

 

 

7- UNE NEWSLETTER QUI ENVOIE DE LA BUCHE

Cela peut paraître un peu archaïque, mais on n'a rien trouvé de mieux que l'email pour toucher directement votre public. Si vous avez tous ces contacts, c'est qu'ils ont fait la démarche de vous le donner. Il devraient donc en majorité faire celle de lire le contenu de vos prochains messages, au contraire de certains posts Facebook à côté desquels ils pourraient passer. De plus, des outils extrêmement performants et pour la plupart gratuits lorsqu'il s'agit de quelques centaines de contacts sont disponibles et paramétrables assez facilement. En fonction de vos affinités, de si vous parlez anglais ou non et des différentes techniques de personnalisations proposées, optez pour Mailjet, Simple Mail, TinyLetter, Mailchimp ou encore GetResponse. 

 

Truc en plus : vous êtes assez saoulés par le trop plein d'infos pour ne pas le faire subir à vos fans, donc contentez-vous d'un message complet avec un contenu riche qu'ils auront plaisir à lire tous les mois ou trimestres que de l'info superficielle toutes les semaines.

 

Budget mini : En général gratuit à hauteur de quelques centaines de contacts ou milliers d'emails envoyés par mois en fonction des formules choisies.

 

 

Mais du coup quand tu dis "j'en peux plus de tes histoires de lettres", ça veut dire que tu l'as reçue ma newsletter ou pas ? 

 

 

CONCLUSION : Avec ces éléments essentiels, vous voilà équipés de l'essentiel pour aborder le fabuleux monde professionnel. Si vous y ajoutez un peu de temps pour les concocter et les mettre à jour régulièrement, vous mettez toutes lec chances de votre côté pour attirer l'intérêt des pros du secteur. Et pour une centaine d'exemplaires d'un dossier de presse complet contenant album, carte de visite, présentation soignée et autres goodies, vous vous en tirerez autour de 250 euros, un investissement que vous ne regretterez pas. Et puis s'ils vous reste un peu de budget, vous ferez comme Mastodon, Maiden et Elbow, vous brasserez votre propre bière. Classe. 

 

 

D'autres éléments à ajouter à cette liste ? Des recommandations pour améliorer ces différents supports ? Ecrivez donc commentaires de cet article ci-dessous, en nous contactant sur le blog, ou en questionnant directement l'auteur à coucousincool@gmail.com. 

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.