Interview de l'équipe d'Audiofanzine
"it's only rock'n'roll (but we like it)"
Au fil des années , Audiofanzine est sans aucun doute devenu LA bible de tous les musiciens et techniciens désirant échanger et s'informer sur les techniques d'enregistrement et sur l'actualité du matériel musical. Nous avons pu nous entretenir avec Philippe Raynaud, Arnaud Cueff et Grégoire Nachbauer, respectivement fondateur du site, spécificateur web et rédacteur en chef d'Audiofanzine. Immersion dans l'univers de la plus grande communauté francophone d'amateurs et de professionnels de la musique.
Bonjour Philippe, peux-tu présenter Audiofanzine à nos lecteurs, au cas où certains d'entre eux ne connaîtraient pas encore le site ?
Philippe Raynaud : Audiofanzine est à la fois un magazine en ligne et une communauté de musiciens et ingénieurs du son. Nous sommes leaders en francophonie aujourd’hui avec plus de 1.2 million de visiteurs uniques par mois et une communauté très active de plus de 400,000 membres.
Et tu peux nous en dire plus sur ton parcours ?
Philippe Raynaud : je suis musicien (pianiste classique de formation), musicien électronique depuis l’âge de 12 ans, passionné de technologie (j’ai baigné dans l’informatique depuis l’âge de 7 ans). En parallèle j’ai fait des études d’électronique/informatique. J’ai découvert Internet en 1996.
D'où t'est venue l'idée de créer un tel carrefour d'échange ?
Philippe Raynaud : En 1999, à l’âge de 20 ans, j'ai voulu autoproduire mon premier album, un projet parsemé d’embûches, d’erreurs de jeunesse et, par conséquent, riche en expériences. Expériences que j’ai voulu partager. J'ai donc décidé d’écrire un premier article sur le web, « comment s’autoproduire ». Constatant que ce genre d’article n’avait pas forcément sa place sur un site personnel d’artiste et que ce type de contenu n’existait pas ailleurs en français, j'ai décidé de le publier sur un site dédié.
C’est comme ceci qu’Audiofanzine est né le 12 Janvier 2000.
Pour beaucoup d'entre nous Audiofanzine se résume à son forum et à la mine d'information qu'il représente, mais vous proposez aussi de nombreux dossiers, tests et articles dans vos pages. Pouvez vous nous parler de votre ligne éditoriale ?
Arnaud Cueff et Grégoire Nachbauer : Il n'y a pas de raison que la communauté se cogne tout le boulot! Aussi avons-nous, dès les débuts d'AudioFanzine, inclus cette partie Magazine destinée à tenir notre public au fait de l'actualité, à le conseiller ou à l'instruire, à lui faire découvrir des choses comme des gens, le tout en conciliant rigueur et humour, ce qui est peu notre marque de fabrique. L'idée, c'est de faire des news et des articles les plus sérieux possibles en terme de contenu, sans jamais trop se prendre au sérieux car, comme dirait Mick Jagger : it's only rock'n'roll (but we like it).
On assiste depuis 20 ans à l'explosion des Home-Studios, avec du matériel et des logiciels toujours plus performants pour des prix de plus en plus raisonnables, quel est votre avis sur l'avenir des studios d'enregistrement professionnels ? Pensez-vous que dans un futur plus ou moins proche ces lieux vont disparaître?
Quelles sont selon vous les prochaines évolutions ou innovations majeures qui pourraient bouleverser le monde de l'enregistrement?
Arnaud Cueff et Grégoire Nachbauer : L'industrie de l'audio est, comme celle de la musique, relativement conservatrice de sorte qu'aujourd'hui, en dehors des changements opérés par la virtualisation des instruments et des traitements, les outils du musicien comme de l'ingé son demeurent à peu de choses près les mêmes qu'il y a vingt ans. De grandes choses restent à inventer en combinant les avancées d'Internet, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Je veux pouvoir enregistrer, de chez moi à Paris, un pianiste jouant à Abbey Road, je veux que mon logiciel audio ne soit pas qu'un basique magnétophone, mais qu'il m'aide à détecter des problèmes, à les résoudre, qu'il soit force de proposition. Enfin, je veux qu'un micro sache compenser les mouvements de tête d'un chanteur emporté dans son élan car ce n'est pas à l'artiste de se plier aux limites de la machine, mais l'inverse... Bref, il y a quantités de choses à inventer car aujourd'hui, il faut bien l'admettre, un téléphone à 500 € est plus intelligent et communiquant qu'un studio d'enregistrement à 100 000 €.
Philippe, tu as sans doute des dizaines de projets en tête pour faire évoluer Audiofanzine, quel est le prochain gros chantier du site dont tu voudrais nous parler ?
Philippe Raynaud : Audiofanzine est en permanence en évolution (Arnaud ainsi qu’une équipe de 3 développeurs font avancer la partie fonctionnelle d’Audiofanzine continuellement), ce qui nous permet entre autres de répondre aux demandes des utilisateurs avec beaucoup de réactivité.
En parallèle, nous avons développé Audiofanzine à l’international depuis 2008 (en anglais, allemand, espagnol, italien et même japonais). Notre ambition est d’aider les musiciens à s’équiper et à progresser, dans le monde entier, mission identique à celle que nous avons en France.
L’un des prochains gros projets sur les prochaines années est de devenir la première médiathèque mondiale des instruments de musique regroupant photos, vidéos et fichiers audio illustrant le plus possible d’instruments et de matériels (Audiofanzine possède une base de données de plus de 110,000 produits, des plus anciens au plus récents).
Un dernier mot pour la fin ?
Philippe Raynaud : nous avons la chance de travailler dans un domaine qui nous passionne (toute l’équipe est musicienne) et c’est la raison principale du succès d’Audiofanzine : y mettre passion, volonté et énergie, dans un but que je pourrais qualifier d’intérêt public, avant d’être une entreprise. Tant que nous garderons cela en tête (notre missions d’aider les musiciens), Audiofanzine perdurera et continuera de se développer.
Merci beaucoup à toute l'équipe d'Audiofanzine pour leur gentillesse !
Pour en savoir plus : Audiofanzine.com